VEF Blog

Titre du blog : Le blog d'un français non pratiquant
Auteur : abstentiovotepiednoir
Date de création : 21-03-2011
 
posté le 23-03-2011 à 05:09:49

Voilà pourquoi je ne pourrais plus jamais dire ...

 

 

  Ce qu’ont vécu en 1962 les anciens supplétifs et les anciens engagés, tous soldats de la France, ne doit pas être éternellement caché. Il est important que l’histoire de cette période soit établie dans toute sa vérité. Aujourd’hui, les revendications des fils et des filles de harkis sont d’abord des exigences de considération et de dignité. Il n’y aura pas pour eux de paix sociale tant que l’opinion publique restera dans l’ignorance de ce qui s’est passé.

C’est un devoir de vérité et de réhabilitation sans équivoque que la France doit s’imposer. Les historiens et les chercheurs ont ici un travail important à mener.

Aujourd’hui par exemple, on continue d’écrire ou de dire que les propositions faites aux supplétifs en 1962 organisaient "leur libre choix" ou que les transferts en France réalisés dans le cadre d’initiatives individuelles étaient couverts par les Autorités. Ce n’est pas la vérité. En prenant connaissance de ce qui s’est réellement passé, des directives qui ont été effectivement données, ou des modalités de leur application sur place, on portera j’en suis sûr le jugement qui convient......

Par exemple au début du mois de mai 1962 , les transferts en France ne sont toujours pas organisés. Il n’est pas alors étonnant que certains cadres, officiers des S.A.S. ( Sections administratives spécialisées ) en particulier, aient pris l’initiative de la protection de leurs anciens subordonnés et de leur mise à l’abri en France.

 

On connaît la réaction du Ministre d’Etat, Louis Joxe le 12 mai  :

 N° 1676 - à Haut Commissaire de la République en Algérie - 12 mai 1962.

"Les renseignements qui me parviennent sur les rapatriements prématurés de supplétifs indiquent l’existence de véritables réseaux tissés sur l’Algérie et la Métropole dont la partie algérienne a souvent pour origine un chef de S.A.S.... Vous voudrez bien faire rechercher, tant dans l’armée que dans l’administration les promoteurs et les complices de ces entreprises et faire prendre les sanctions appropriées :

Les supplétifs débarqués en Métropole en dehors du Plan Général de Rapatriement seront en principe renvoyés en Algérie ...

Je n’ignore pas que ce renvoi peut être interprété par les propagandistes de la sédition comme un refus d’assurer l’avenir de ceux qui nous sont demeurés fidèles. Il conviendra donc d’éviter de donner la moindre publicité à cette mesure... »

signé : Louis Joxe

 A partir du 5 juillet les massacres organisés ont débuté dans toutes les régions d’Algérie. Les archives le montrent abondamment. Le Commandant Supérieur en Algérie en rend compte les 6, 19, et 24 juillet.

La presse également le relate " A partir du 10 juillet, tous les anciens harkis, moghaznis et autres partisans armées ou non de la France ont été arrêtés en masse, en Oranie en particulier." ( Le Figaro, 28 juillet.)

 

Général François Meyer .

 

Il s’agit sans doute de l’une des pages les plus noires, les plus honteuses, de notre Histoire…  sur ces événements tragiques de l’année 1962  
 
 ce récit du commandant Hélie de Saint Marc :
 
"Je me souviens de certains villageois accourus je ne sais comment et qui essayaient de s'accrocher aux camions. Je m'en souviendrai toute ma vie: les crosses des fusils contre les mains qui s'agrippent... Ce sont des scènes qui resteront à jamais gravées dans la mémoire de ceux qui les ont vécues : des hommes, des femmes, des enfants qui s'accrochent désespérément aux camions surchargés et qui, rejetés, tombent en pleurant dans la poussière de la route; des fidèles entre les fidèles, qui tentent de suivre les colonnes en retraite et qui s'effondrent, épuisés, sans secours. Faut-il décrire ce qui se passa dans les villages, à qui nous avions offert notre protection, qui l'avaient acceptée et que nous abandonnions ? Faut-il raconter les hameaux rasés, incendiés ? Faut-il dire les massacres, les assassinats ?" 
 
 tout cela a parfaitement bien été planifier,pour qu'ils n'y ai pas de rebellions .lors du depart des troupes francaise  
lorsque les harkis allaient  récupérer leurs soldes mensuel ils devaient déposer leurs armes a 'larmurerie de la caserne une fois que cela etaient fait les convois sortaient les un apres les autre on connait la suite.....  
 
C’était en 1949, au nord de l’Indochine. L’armée française se repliait en abandonnant ceux qu’elle avait enrôlés et promis de protéger… Treize ans plus tard, les mêmes scènes se reproduiront en Algérie.

Comme si on n’avait rien appris, rien retenu. Et ce sont des milliers, peut-être même des dizaines de milliers de harkis qui seront sacrifiés.
abandonner massacrer oublier trahi. 

 

 

1960 - Pierre Messmer, ministre des Armées, arme un harki d’un village d’autodéfense. Quarante ans plus tard, en septembre 2001, Pierre Messmer, ministre des armées du général de Gaulle de février 1960 à avril 1969, devait déclarer avec un certain cynisme : « Lorsqu’on gouverne, il faut choisir ».

A Philippe Bernard, journaliste du Monde qui lui demandait si « l’abandon des harkis » avait été « l’un des prix à payer pour la paix en Algérie », l’ancien ministre des armées répondait « Le souci de ne pas re-ouvrir les combats en Algérie a été la raison de notre refus d’organiser des opérations de récupération des harkis persécutés par le FLN. » Lancer l’armée à la rescousse des harkis risquait de relancer la guerre : « il s’agissait de savoir si nous voulions finir une guerre de décolonisation, ou si nous voulions la continuer


 

 

Ces déclarations confirment la note de service n° 1334/MA/CAB/DIR du 12 mai 1962, signée par Pierre Messmer, adressée par le ministre au commandant supérieur à Réghaia en Algérie :
 
 
Le 12 mai 1962, Pierre Messmer demande au commandement supérieur en Algérie de sanctionner les officiers qui rapatrient clandestinement des harkis en France. (Le Point, 8 février 1962, page 52). Une politique décidée au plus haut niveau de l’Etat
 
Le 16 mai 1962, Louis Joxe, ministre d’État chargé des Affaires algériennes du 22 novembre 1960 au 28 novembre 1962, ordonnait au haut-commissaire Christian Fouchet de « faire rechercher » dans l’armée et dans l’administration « les promoteurs et les complices » de ces « rapatriements prématurés », et annonça que « les supplétifs débarqués en métropole en dehors du plan de rapatriement » seraient, en principe, renvoyés en Algérie « pour y rejoindre le personnel déjà regroupé ».
 
Le général de Gaulle confirmait cette décision le 23 mai et Louis Joxe l’expliquait au Conseil des ministres le lendemain : « Les harkis veulent partir en masse. Il faut combattre une infiltration qui, sous prétexte de bienfaisance, aurait pour effet de nous faire accueillir des éléments indésirables. » Le ministre précisait sa pensée le 28 juin à l’Assemblée nationale : « Les officiers qui veulent ramener leurs hommes font preuve d’un condamnable instinct de propriétaire, exercé sur des personnes dont ils violent la liberté de choix afin de constituer en France des groupements subversifs. » [5]
 
Un témoignage 


« J’étais sergent au PC du 10e bataillon de chasseurs à pied qui se trouvait à Chir-Ecole, au sud d’Arris. Dans ce PC, il y avait une harka d’environ 25 hommes.  
En avril 1962, nous avons reçu l’ordre de quitter la vallée de l’Oued Abiod. Et, deux jours avant le départ, l’ordre a été donné de désarmer les harkis.  
Pour qu’ils ne se doutent pas de cette manœuvre, il y a eu une inspection d’armes générale. Celles-ci devaient être démontées et les pièces nettoyées présentées sur une serviette blanche. Une trompette a ensuite sonné le rassemblement général dans la cour. Pendant que tous les hommes de troupe, harkis compris, étaient au rassemblement, le commandement a exigé des sous-officiers qu’ils pénètrent dans la chambre des harkis afin d’y récupérer toutes les culasses. Quand les harkis sont revenus dans leur chambre et qu’ils ont constaté que les culasses avaient disparu, on leur a répondu que c’était pour éviter les désertions et la remise d’armes au FLN.  
Le matin du départ, un détachement important de l’armée révolutionnaire a pris place à environ 500 mètres du campement.  
Après la descente du drapeau français, l’ordre a été donné à tout le monde de se présenter aux camions ; les soldats métropolitains en premier, car les harkis devaient d’abord passer devant un officier pour que leur solde leur soit remise. Ce qui fut fait. Le commandant est ensuite monté dans sa Jeep, tandis que les camions faisaient tourner leurs moteurs. Puis, l’ordre a été donné de démarrer.  
Surpris par cette agitation, les harkis se sont alors mis à courir derrière les véhicules. Ils s’agrippaient au bastingage. La consigne était de les refouler à coups de crosse.  
Voilà comment la France a remercié ces quelques harkis : en les jetant en pâture aux hommes du FLN qui voyaient la scène se dérouler sous leurs yeux. Voilà 40 ans que je voulais décrire ce drame auquel j’ai assisté, sans pouvoir m’y opposer ». 
 
Télégramme"  
N 125/IGAA - 16 mai 1962 /Ultra Secret/Strict. Confidentiel.
 
 
Ministre Etat Louis Joxe demande à Haut Commissaire rappeler que toutes initiatives individuelles tendant à installation métropoleFrançais Musulmans sont strictement interdites.
 
http://www.algerie-francaise.org/aaa/jox-lache.jpg 


 
 
 

Commentaires

aviseur le 25-09-2011 à 11:56:35
Bonjour,


nous avons utilisé une de vos images pour illustrer :


http://aviseurinternational.wordpress.com/2011/09/25/la-une-des-unes-du-25092011-a-j-224-av-presidentielles-2012/


si vous y voyez le moindre inconvénient, nous la retirerons.


Cordialement


Aviseur