" Si je suis élu, je veux reconnaître officiellement la responsabilité de la France dans l'abandon et le massacre des harkis, afin que l'oubli ne les assassine pas une nouvelle fois."
Dans la salle bondée, les conseillers du président se regardent interloqués, tandis que les harkis et leur famille applaudissent à tout rompre. Cela fait quarante-cinq ans qu'ils attendent ce moment.
Une promesse non tenue.
Et un oubli vécu par les harkis et les pieds-noirs comme une trahison.
Depuis, c'est le désamour entre le président de la République et de nombreuses associations de rapatriés. Le 21 mai, un placard publicitaire s'étale sur près d'une moitié de page dans LeMonde :
" Monsieur le président de la République, 3 millions de Français rapatriés vous demandent de tenir vos engagements. "
Partout, la grogne monte.
Tantôt, elle éclate à l'occasion de l'inauguration d'une rue du 19-Mars vécue par les rapatriés comme une insulte aux victimes des massacres
qui ont suivi le cessez-le-feu.
Tantôt, c'est le film " Hors-la-loi ", accusé de " révisionnisme ", qui déclenche une tempête. Vendredi 21 mai, alors que le réalisateur Rachid Bouchareb présente son film en compétition à Cannes pour la palme d'or, des milliers de rapatriés venus de toute la France manifestent à deux pas de la Croisette.
Ce divorce entre les rapatriés et l'Elysée inquiète les élus UMP du sud de la France. En Paca notamment, où la communauté pied-noir est très implantée,
le mauvais score de la majorité aux dernières élections régionales
et la remontée spectaculaire du FN ont été interprétés
par beaucoup comme
la conséquence de la grogne des rapatriés .
LA RANCUNE DES RAPATRIES SE MANIFESTERA EN 2012
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