VEF Blog

Titre du blog : Le blog d'un français non pratiquant
Auteur : abstentiovotepiednoir
Date de création : 21-03-2011
 
posté le 04-04-2011 à 05:34:51

Pierre Messmer, exécuteur de plus de 100 000 harkis.

« 

Les Justes meurent comme des chiens ; les crapules ont leur chance.

 C’est un monde totalitaire déserté par toute transcendance. Le Mal n’y est pas un scandale mais la règle commune  » (Co« Rien d’humain ne battait sous son épaisse armure » (Lamartine) le Mercredi 29 août 2007, Pierre Messmer est décédé. Ses multiples aveux et remords dans ses ouvrages, dans la presse, à la télévision et sur les radios laissent perplexes. Il reconnaît sa responsabilité du fait de sa "faiblesse" devant les ordres criminels qui lui furent donnés par le général De Gaulle, mais considère qu'en obéissant il faisait son devoir. Ministre des Armées lors de la fusillade de la rue d'Isly, lors du massacre des Harkis, il sera aussi le "gestionnaire" des camps militaires dans lesquels furent parqués jusqu'à la révolte de 1975 des milliers de familles de Harkis. L'action du capitaine de Bir-hakeim peut-elle effacer celle du ministre complice et exécutant d'un "crime d'Etat" dont les conséquences sont reconnus par la loi du 23 février 2005 ?

PIERRE MESSMER
Ministre exemplaire ou serviteur zélé exécutant les ordres les plus criminels ?

Il est de nombreux Français qui ne s’inclineront pas pour saluer la mémoire de Pierre Messmer.

 Parmi eux, outre les Français d’Algérie,

il y a tous ceux qui attendent encore que toute la vérité soit dite sur le rôle de l’Etat français dans les drames qui ont marqué la fin de la guerre d’Algérie après les « accords » d’Evian du 19 mars 1962.

On peut s’étonner, à quelques semaines de la Journée nationale d’Hommage aux Harkis du 25 septembre   que les hommes politiques comme de nombreux médias, ne se soient pas souvenus de la responsabilité écrasante de Pierre Messmer, alors ministre des Armées, dans l’abandon et le massacre des Harkis et de leurs familles après le 19 mars 1962. Responsabilité que l’intéressé portait comme un fardeau, ne la niant plus mais cherchant à l’atténuer en la rejetant sur Louis Joxe, sur l’actuel Président de la République algérienne et aussi sur sa faiblesse face aux ordres du général De Gaulle dont il était le dévoué exécutant (cf. Le Monde du 25 septembre 2001, ses entretiens sur Radio-Courtoisie et sur France Culture, ses livres, etc. dont les textes sont consultables sur Internet ou sur le site Jeune Pied-Noir).

Faut-il rappeler que les historiens les plus sérieux évaluent le massacre des Harkis entre 50.000 à 100.000 personnes ?

Nommé ministre des armées de février 1960 à 1969, sa responsabilité couvre non seulement le drame des Harkis, mais aussi le blocus de 70.000 pieds-noirs isolés par l’Armée française dans Bab-el-Oued, la fusillade de la rue d’Isly du 26 mars 1962, les milliers de disparus civils et militaires français sans que l’Etat n’intervienne, le massacre d’Oran du 5 juillet 1962, l’exode de plus d’un million de Français contraints à un exil forcé, leur accueil en France et pour les Harkis et leurs familles leur relégation durant de longues années dans les camps et hameaux forestiers sous le contrôle de l’armée et de l’Etat. Tous ces crimes sont désormais officiellement reconnus par l'article 2 de la loi 2005-158 du 23 février 2005.

Une fois le concert de louanges de circonstance passé, il faudra bien que la France regarde avec sérénité le rôle joué par Pierre Messmer et les autres les grands « serviteurs » de l’Etat lors de la fin de la guerre d’Algérie.Ils furent placés devant un choix personnel mettant en balance leur honneur, leur conscience et leur fidélité à un homme et un régime auxquels beaucoup devaient tout. Le procès et la condamnation de Maurice Papon, simple sous-préfet, ont fait ressortir la responsabilité des grands commis de l’Etat lorsque les ordres reçus font d’eux les complices de « crimes d’Etat ». Le décès de Pierre Messmer libère le gouvernement actuel d’un procès semblable engagé par les victimes. Il va permettre aux Français de regarder en toute objectivité l’importance de son rôle dans les drames de l’après 19 mars 1962.

Le 16 mai 1962, Louis JOXE adressait le télégramme n° 125IGAA, dont le texte est le suivant :

´ Ministre d'Etat demande à haut-commissaire rappeler que toutes les initiatives individuelles tendant à s'installer métropole français musulmans sont strictement interdites. En aviser d'urgence tous chefs de SAS et commandants d'unité. ª

Non seulement on les renvoyait à la mort mais il fallait que cela se fasse dans la discrétion, tellement grande était la honte de ce geste infâme.

70.000 harkis furent égorgés.

16.000 furent sauvés par leurs officiers qui désobéirent.

Plus de 80.000 Français, musulmans, maires, conseillers municipaux, gardes champêtres furent torturés et égorgés.
 

Commentaires

MESSAOUD le 13-10-2011 à 09:52:34
Bonjour,

permettez moi tout d'abord de vous félicité de la justesse des propos contenus dans votre blog. Depuis 1962 à force d'entendre mes parents ainsi que les voisins amis enfin « Nous », que l'Algérie ci, l'Algérie là, vous savez toutes ces histoires sur Elle, belles ou insultantes, bref depuis ce temps j'ai beaucoup lu, écrit à des personnes concernées directement, à mes oncles, et un jour je suis tombé sur le site :http://www.anp.org/ où j'y ai trouvé un ouvrage intitulé :Aux origines de la tragédie Algérienne (1958 – 2000) par le Abdelhamid Brahimi ancien ministre sous Chadli Bendjedid.

Son livre commence comme ça:

" L'orientation de la politique de la France à l'égard de l'Algérie après l'arrivée au pouvoir du général De Gaulle s'est traduite par la mise en œuvre d'une stratégie globale tendant à substituer au système colonial un système néocolonial, pour éviter que l'Algérie ne retrouve sa place naturelle dans le monde arabe et musulman, une fois l'indépendance acquise. Il s'agissait aussi d'éviter que l'Algérie indépendante ne s'éloigne trop de la France sur les plans politique, économique et culturel et ne se reconstruise sur une base autonome pour répondre aux aspirations du peuple algérien, qui reste profondément attaché à l'Islam et à ses valeurs qui enseignent notamment la liberté, l'unité, la fraternité, la solidarité et la justice sociale.

Dès le début, le général De Gaulle était convaincu de l'avènement incontournable de l'indépendance politique de l'Algérie. Mais, il n'a épargné aucun effort pour briser le mouvement armé de libération nationale en renforçant considérablement le potentiel militaire offensif français. Les opérations de l'armée française les plus intenses et les plus féroces menées depuis novembre 1954 contre l'ALN et contre le peuple algérien notamment dans les régions montagneuses et les zones rurales avaient eu lieu sous le gouvernement De Gaulle. Il s'agissait de saigner l'Algérie profonde en la frappant dans sa substance.

En 1961, à quelques mois de l'indépendance, un autre groupe de « déserteurs » formé de quelques militaires fraîchement promus au grade de sous-lieutenant par la France rejoint le FLN au Maroc et en Tunisie. Parmi eux, il y avait Mohamed Lamari et Mohamed Touati devenus hommes clés de l'ANP depuis le coup d'Etat de 1992.

Quant aux aviateurs, les lieutenants Saïd Aït Messaoudène et Mehieddine Lakhdari, ils avaient rejoint respectivement Tunis en 1958 et Le Caire en 1957.

- Sa conclusion

A une longue période de stabilité et de paix sociale où l'Algérie eut trois chefs d'Etat en 29 ans (1962 - 1991), a succédé une période d'instabilité, de turbulences et de répression au cours de laquelle il y a eu quatre chefs d'Etat, six Premiers Ministres et des centaines de ministres, près de 200 000 morts, des milliers de disparus, 600 000 déplacés de leur lieu de résidence196 et un million de victimes de la violence197 en huit ans (janvier 1992 - janvier 2000).

Ces chiffres suggèrent qu'il y ait eu un changement à partir de 1992. En fait, la nature du régime est la même. Les différences enregistrées d'une période à l'autre sont des différences de degrés et non de nature. Parce que toutes ces périodes ont une multitude de facteurs en commun que nous avons évoqué dans les différents chapitres de cet ouvrage.

La différence majeure entre ces périodes examinées tout au long de ce livre réside dans le fait que l'instabilité gouvernementale observée depuis 1992 contraste avec la remarquable stabilité des quatre ou cinq généraux (membres influents du clan des « déserteurs » de l'armée française) qui disposent du pouvoir réel depuis le coup d'Etat et l'annulation des élections législatives et occupent toujours les mêmes fonctions à ce jour.

Le principe de la prééminence du militaire sur le politique, puisé dans notre guerre de libération, est remis en honneur pour la circonstance par les « déserteurs ». Mais, depuis 1992 nous avons affaire à un régime minoritaire et discrédité qui s'impose par la force contre la volonté du peuple. Il en est résulté d'ailleurs des conséquences dramatiques pour l'Algérie sur tous les plans. "

Lisez le mais s'en mettre de sentiments, peut être que je comprends mieux le silence de la France envers les anciens d'Algérie, les plans du grand Charles aureint échoués encore une fois ? votre avis, merci de m'avoir lu jusqu'au bout, une bonne journée à vous .