Auteur : abstentiovotepiednoir
Date de création : 21-03-2011
La chienlit...c'est lui !
« Que reste-t-il du gaullisme ? ».
Franchement pas grand chose au regard du spectacle politique actuel où le grand Charles fait pourtant figure de géant.
On reconnaîtra à De Gaulle d'avoir eu du caractère et d'avoir fait de la politique au sens « schmittien » du terme, en ce qu'il était animé d'une réelle vision du monde. Sauf que celle-ci s'est heurtée à un monde bipolaire (Est-Ouest) et s'y est fracassée.
Pour le reste, De Gaulle a commis pas mal d'erreurs majeures qui viennent contrarier « une certaine idée de la France ». Je ne lui reproche pas de s'être tiré à Londres en 1940 et d'avoir monté un bazar dénommé France Libre. Sauf que celui-ci ne devra sa survie qu'à sa reconnaissance par Staline et marquera à jamais le gaullisme au fer rouge. Cette reconnaissance plombera De Gaulle à tout jamais, comme la suite de l'histoire se chargera de le montrer (la collusion entre gaullistes et cocos en 1958 et bien après).
On ne manquera pas de reprocher au général d'avoir désigné Pétain à l'opprobre historique et d'avoir permis à tous les faux résistants notamment communistes, comme à ceux de la 25ème heure de se livrer aux joies de l'épuration dans une France exsangue au lieu d'opérer une généreuse réconciliation nationale. Toute la politique d'après-guerre restera marquée du sceau de cette infamie.
Outre le fait que sa prise de pouvoir en 1958 relève d'un coup d'état pacifique, on ne saurait lui pardonner les accords d'Evian qui livrèrent l'Algérie à des terroristes et dont nous mesurons encore aujourd'hui les conséquences. Sans compter l'indifférence avec laquelle le général traita les Harkis et autres rapatriés d'urgence d'Algérie.
Les gaullistes invoquent volontiers la Constitution. Sauf qu'elle est bancale et permet au Président élu de se conduire comme un roitelet et de ravaler le Parlement dans un rôle d'exécuteur testamentaire. Ce n'est pas son seul et unique défaut.
Bref, du gaullisme Georges Pompidou tournera rapidement la page au grand dam des lépreux du canal historique. Valéry Giscard d'Estaing n'en parlons pas, il en piétinera allègrement les plates-bandes et seul François Mitterrand s'autorisera quelques attitudes gaulliennes pour donner l'illusion d'une politique qui n'a jamais existé.
Quant à Jacques Chirac, il illustre à lui seul la négation même du mot politique tant il l'a confondu avec celui de combine.
Tout cela pour dire qu'il ne saurait y avoir un quelconque héritage. Il y a simplement une situation historique à un moment donné de notre histoire. Le vent passé, il ne reste plus que quelques manuels surannés !
Bef, le gaullisme, mieux vaut ne pas en parler. On gausse Sarko avec ses ministres en carton-pâte. C'était pire sous De Gaulle où ils étaient de véritables serpillières. On les appelait alors les « godillots ». Les poubelles de l'histoire sont grandes ouvertes.