A ECOUTER JUSQU'A LA FIN
Un lien très édifiant. Les vérités remontent toujours à la surface un jour ou un autre.
http://www.ina.fr/ardisson/tout-le-monhttde-en-parle/video/I09152596/lajos-marton-a-propos-de-l-attentat-du-petit-clamart.fr.html
Mon père, le dernier des fusillés
d'Agnès Bastien-ThiryJean Bastien-Thiry, lieutenant-colonel de l'armée de l'air a organisé l'attentat du Petit-Clamart qui faillit coûter la vie au général de Gaulle.
Arrêté, il fut fusillé le 11 mars 1963.
Ce condamné qui, au procès, a traité De Gaulle d'égal à égal et l'a assigné au Tribunal de Dieu et de l'histoire, comme renégat à la parole donnée, aux serments les plus solennels et sacrés, ce condamné est bien un chef d'Etat.
"Devant l'Histoire, devant nos concitoyens et devant nos enfants, nous proclamons notre innocence, car nous n'avons fait que mettre en pratique la grande et éternelle loi de solidarité entre les hommes."
Par cette phrase, le Colonel Jean Bastien-Thiry achève la déclaration qu'il a voulu prononcer devant ses juges le 2 février 1963, cinq jours après l'ouverture du procès du Petit-Clamart. Dans cette longue allocution, il ne cherche pas à se soustraire à la peine qu'il encourt. Son seul but est de faire comprendre à ses concitoyens les motifs de son action. Sans aucune complaisance, et avec une clairvoyance prophétique. il expose les raisons pour lesquelles il juge qu'"il n'est pas bon, il n'est pas moral, il n'est pas légal", que le personnage auquel il s'est attaqué "reste longtemps à la tête de la France". Dès lors, l'accusé n'est plus Bastien-Thiry mais De Gaulle.
Cela ne lui sera pas pardonné: la Cour militaire de Justice le condamnera à mort et la grâce présidentielle lui sera refusée.
Jean Bastien-Thiry est allé librement jusqu'au bout de ce que sa conscience lui dictait.
Il est parti en paix: comme en témoigne Maître Le Corroller, présent à son exécution: "Lorsqu'il fut mort, après que la salve eut déchiré l'aube naissante. son visage était celui d'un enfant, doux et généreux".
Hélène Bastien-Thiry
"Le danger que court actuellement ce pays ne vient pas d'un risque de destruction physique ou matérielle : il est plus subtil et plus profond car il peut aboutir à la destruction de valeurs humaines, morales et spirituelles qui constituent le patrimoine français.
Ce patrimoine provient d'un héritage qui est à la fois grec, latin, occidental et chrétien et repose sur une conception précise de la liberté et de la dignité de l'homme et des collectivités humaines et sur la mise en application de principes fondamentaux qui sont la recherche et le souci de la justice, le respect de la vérité et de la parole donnée et la solidarité fraternelle entre tous ceux qui appartiennent à la même collectivité nationale.
Nous croyons qu'on ne viole pas impunément et cyniquement ces différents principes sans mettre en péril de mort, dans son esprit et dans son âme, la nation tout entière."
( déclaration du Colonel J.M Bastien-thiry lors de son procès )