Rappelé en juin 1962, Le Général De Larminat se voit confier la présidence de la Cour militaire de Justice chargée d'instruire le procès des instigateurs de la rébellion d'Alger d'avril 1961.
Le procès doit s'ouvrir le 2 juillet sur fond de fin de guerre d'Algérie, d'une nation déchirée, d'un pouvoir contesté, de virulentes campagnes de presse.
Patrie, Armée, fidélité au gaullisme ...
le dilemme emporte De Larminat qui met fin à ses jours la veille de la première audience.
une sorte de gifle morale à De Gaulle.
Le général Edgard de Larminat repose au cimetière de Montain, dans le Jura.
http://www.larminat-jm.com/
La « Cour Militaire de Justice » était une juridiction d'exception que Charles De Gaulle (outre passant en cela, comme l'a précisé par la suite le Conseil d'Etat, le pouvoir que lui conférait l'article 16 de la constitution).
le Général Jouhaut, n° 2 de l'O.A.S., qui fut gracié à la demande de Georges Pompidou,
d'autre part Claude Piegts et le sergent légionnaire Albert Dovecar, subordonnés du Général Jouhaud à un échelon très subalterne dans l'O.A.S., furent, eux, fusillés tous deux le 7 Juin 1962...
[Il convient de souligner l'ignominie qui consista à exécuter de malheureux subordonnés tandis que l'on graciait leur chef...].
Quant au lieutenant Degueldre, il avait été, le 28 Juin 1962, condamné à mort en deux heures d'audience seulement par cette même Cour présidée alors par Gardet, Larminat étant à ce moment là souffrant - rappelons-le - et hospitalisé au Val-de-Grâce.
[Le lieutenant Degueldre fut fusillé le 6 Juillet 1962 dans d'ignobles conditions :
Probablement non visé, ou mal visé, par la plupart des soldats du peloton - ou pour toutes autres raisons - le condamné ne fut que blessé à l'abdomen et à la hanche par le tir d'exécution.
Il était ainsi, après ce tir, resté vivant, parfaitement conscient, et souffrant atrocement, comme on peut l'imaginer.
Son agonie dura pourtant plus de dix minutes avant que l'on trouvât, enfin - fait surprenant en milieu militaire - une arme capable de fonctionner pour lui administrer le coup de grâce.
(Ce coup de grâce s'imposait-il d'ailleurs vraiment, dès lors que le condamné avait survécu à l'exécution, et n'était porteur d'aucune blessure incurable ?)
Bien que cet événement fût postérieur au suicide de Larminat, le devoir de mémoire imposait de rappeler ici les sinistres détails de la singulière exécution de cet héroïque combattant, qui s'était illustré pour la France sur tous les champs de bataille depuis la deuxième guerre mondiale et qui mourut ainsi en martyre sous des balles hélas françaises.
Cela en un temps déjà si attaché aux droits de l'homme. Bien que ces faits aient été rapidement connus à l'époque, les « grandes consciences », pour la plupart opposées cependant, bien sûr, à la peine de mort, et les « autorités morales » diverses, du moins celles qui étaient - déjà - reconnues comme telles par la classe politico-médiatique, ne saisirent aucunement cette triste occasion de manifester leur vertueuse indignation et observèrent un tonitruant silence...].
(EXTRAIT DU SITE)
Il faut savoir que le Général Raoul Salan, chef suprême de l'OAS ne sera pas comdamné à mort par ce même tribunal.
La première audience eut lieu le 15 mai 1962,
le verdict était prononcé le 23 mai 1962 :
condamnation à la détention criminelle à perpétuité. Il devait être amnistié en juin 1968, puis réhabilité en novembre 1982.