Maurice Faivre, Jean Monneret, Roger Benmebareck et Roger Vétillard,
spécialistes de l'Algérie française et plus spécifiquement des « événements »,
ont relevé un certain nombre d'erreurs grossières dans le film propagandiste
de Rachid Bouchareb, Hors-la-Loi.
En voici quelques-unes :
Si on peut parler de « spoliation des terres » au XIXe siècle, à partir de 1920, ce sont les indigènes qui ont acheté des propriétés agricoles.
Ainsi les notaires de Sétif n'ont-ils enregistré aucune expropriation
( sauf pour le barrage de Kherrata).
En 1935, la Jeep n'existait pas.
Le FLN et le MNA ont été créés en 1954. Pas en 1945...
Falsification d'images d'archives : films de 1955 transposés en 1945 ;
des bombardements aériens et maritimes filmés ailleurs qu'en Algérie ;
De Gaulle signant l'arrmistice (sic) de 1945 avec Roosevelt, Churchill et Staline.
Les première victoires de Sétif furent des Européens.
A Sétif, les Européens n'ont pas tiré par les fenêtres. Les gendarmes n'ont pas tiré à la mitrailleuse.
Les tirailleurs sénégalais ne sont pas intervenus à Sétif. Ce fut le cas, en revanche, des tirailleurs algériens.
Les émeutiers, arrêtés en mai 1945 n'ont jamais été transférés en France.
Ils furent amnistiés en 1946.
L'un des personnages du film, Messaoud, affecté au 3e régiment de tirailleurs algériens, ne pouvait être parachutiste. De surcroît, après dix ans de service, il aurait dû être - au moins - sergent.
En 1954, De Gaulle n'était pas aux affaires.
La Main Rouge est une organisation contre-terroristes qui oeuvrait en Tunisie, pas en Algérie.
Jamais des casernes de harkis à Paris n'ont été prises par le FNL. En revanche, les harkis de Paris ont laminé les commandos FLN dans la capitale.
Ce n'est pas la police française qui a pratiqué des noyades dans la Seine, mais le FLN et le MNA tout au long de l'année 1961.
Commentaire du préfet Roger Benmebarek :
« On reste ébahi devant tant d'erreurs d'ordre historique, matériels, chronologique et même intellectuels, et tant d'amalgames.
Le peu de vraisemblance historique apparaîtra au plus naïf des spectateurs français, mais il faut se rendre compte que ce scénario a été écrit pour un autre public algérien et populaire.
Il en résulte la conclusion que le film est mauvais, mais aussi que le cinéaste est mauvais et infantile.
En fait, c'est une provocation, très volontaire, qu'ont voulue le producteurs et les sélectionneurs, à la fois dans un but commercial pour les uns, politique pour les autres.
Cela fait beaucoup ?
Oui. Mais Bouchareb a pu pavoiser à Cannes...
Alain Sanders
l'antidote au film Hors-la-loi
Jean Monneret
Le 22 septembre, les cinémas de France programment le film de Bouchareb
(auteur déjà du caricatural Indigènes)
qui, sur les évènements de Sétif en 1945 (pour ne parler que de cet aspect du film), est une oeuvre de grossière propagande fellouze.
Un montage payé à 40% au moins ( certaines sources disent 60%) par la ... France.
Pour répondre point par point à cette provocation, Jean Monneret publie, courant septembre, un livre qui répond point par point aux forgeries de ce film.
On peut d'ores et déjà le commander à :
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Atelier Fol'Fer, BP 20047, 28260 Anet, tél : 06.74.68.24.40, Fax: 09.58.28.28.66
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