Réponse faite a Mr Michel Boujenah" Émission de Guillaume Durand "Face aux Français"
Monsieur le Juif du Maghreb,
Je me sens mal a l'aise suite aux remarques que vous vous êtes permis de faire au sujet des Pieds-noirs. J'étais naïvement convaincu que vous faisiez partie de notre communauté parce que tout comme nous vous aviez grand besoin de retrouver vos racines face au traumatisme cause par l'exode. Difficile de vous entendre dire, Monsieur le juif du Maghreb, que la plupart des Pieds-noirs sont racistes, d'extrême droite et anciens d' OAS. Vous semblez ignorer que la plupart d'entre nous étions des produits issus de l'immigration, des néo-français s'exprimant souvent dans leur langue, des prolétaires devenus propriétaires, agriculteurs, commerçants, artisans. Je ne peux pas rester indifférent à vos propos sachant que 90% des Pieds-noirs appartenait aux classes moyennes et populaires. Nous habitions un pays ou toutes les communautés vivaient en paix, les Arabes partageaient nos fêtes, nous nous mangions les gâteaux que les Juifs faisaient pour les leurs et nous Nous avions l'habitude de leur offrir nos spécialités à Noël et à Pâques. Nous vivions par la force des choses dans une société dont la fusion entre les différentes composantes ne s'était jamais faite. Très peu de filles musulmanes voilées des l'âge de la puberté ne purent sortir de leur environnement familial avant que leurs parents aient pu arranger leur mariage. Les Juifs vivaient dans des quartiers sépares, ces derniers pratiquaient l'endogamie par respect sans faille a la loi ancestrale qui continue à interdire la mixité du mariage, craignant de disparaitre par assimilation, ce qui équivalait a un rejet systématique de l'étranger. Quand a certains européens, aux préjuges écules, leurs attitudes s'inscrivaient aussi en négatif. Pourtant le racisme n'existait pas, les enfants de toutes les communautés usèrent leur fond de culotte sur les bancs de l'école laïque et républicaine, les transports étaient a la disposition de tous. Dans les rues, sur les Plages, dans les salles de cinéma, dans les cours d'immeuble, enfants Juifs, Arabes et Européens manifestaient leur belle sante dans de bruyantes parties de football, après l'école ou la partie terminée, chacun retrouvait sa communauté comme on retrouve ses parents. On découvrait, non pas le racisme, mais une sorte de ségrégation qui s'inscrivait au quotidien. Michel le temps des préjuges et des idées reçues sur les Pieds-noirs est révolu car la plupart, je dirais la plus grande partie d'entre nous n'avons jamais succombe aux sirènes de l'extrême droite, tout cela est un moyen grossier pour nous faire supporter les erreurs commises lors de la décolonisation de l'Afrique du Nord. Pourquoi, Michel vous croyez-vous investi du pouvoir de jeter l'anathème, de lancer des condamnations sur le peuple Pied-Noir en véhiculant de ridicules contre-vérités ? Pourquoi ne pas nous retrouver pour parler de ces tantes et cousines qui se retrouvaient devant la porte de leur maison, après la sieste à l'heure tranquille de la première fraicheur du soir, pour le café qu'on lèche. Dans une Afrique du Nord ou tout le monde s'entraidait, ou la rue était un lieu de vie, pas de passage et ou nous n'avions pas besoin de grand chose pour être heureux. Entant que Pied-Noir raciste, d'extrême droite, je me souviendrai toujours, Michel, de ces soirées de Sabbat passées chez les Levi, nos voisins et de la découverte d'une religion codifiée depuis la nuit des temps. Jamais je ne me suis senti aussi bien. C'était la première fois que je me retrouvais intègre a une communauté, une des composante de la nation pied-noir, différente de la mienne, partageant avec eux leurs croyances, priant Yahvé dans la ferveur, l'émotion et l'amitié. Ses Sabbats ou Madame Levi préparait du poisson, des soupes de poulet avec des pâtes aux œufs roules qu'elle recouvrait d'un vernis d'œuf battu. Comment ne pas me souvenir, Michel, des tables dressées pour la Bat-mitzvah, pour les fiançailles et les mariages ainsi que pour le Souccot, la fête des cabanes. Chrétiens, Musulmans se retrouvaient pour faire la fête. Un Pied-Noir du Maghreb. Claude Sandeaux |
Commentaires
"Pourtant le racisme n'existait pas, les enfants de toutes les communautés usèrent leur fond de culotte sur les bancs de l'école laïque et républicaine, les transports étaient a la disposition de tous.
Dans les rues, sur les
Plages, dans les salles de cinéma, dans les cours d'immeuble, enfants Juifs, Arabes et Européens manifestaient leur belle sante dans de bruyantes parties de football, après l'école ou la partie terminée, chacun retrouvait sa communauté comme on retrouve ses parents."
Sauf que j'ai vue et lue de mes propres yeux la fameuse pancarte d'alger plage :" Interdit aux arabes et aux chiens." rien a ajouté
"chut" il ne faut rien dire !
La France a (paraît-il) pillé l’Algérie en 130 années de colonisation. Il n’est pas dans mes intentions d’établir un bilan de tout ce que nous avons laissé en 1962 mais un simple rappel :
70.000 km de routes, 4500 km de voies ferrées, 10 aéroports, 4 ports internationaux, des dizaines de villes modernes à la place des casbahs, des infrastructures pétrolières et gazières, des centrales thermiques ou hydroélectriques, des hôpitaux, des ponts, des viaducs, des tunnels, etc. Il me faudrait des pages et encore des pages, mais plus simplement d’établir aujourd’hui une simple constatation sur ce que l’Algérie indépendante aurait pu dû tout au moins poursuivre.
Chaque année :
- elle se trouve devant l’obligation d’importer 5 millions de quintaux de céréales.
Avant 1962 elle exportait 600.000 quintaux de grains et 700.000 de semoule.
- sa production locale d’oléagineux et de rutacées est insuffisante.
Avant 1962 elle exportait 200.000 tonnes d’oranges, 50.000 quintaux d’olives, 100.000 hectolitres d’huile d’olive, 120.000 quintaux de figues sèches…
- sa production locale d’ombellifères est insuffisante.
Avant 1962 elle exportait 500 millions de quintaux de pommes de terre et 500 millions de quintaux de tomates, carottes, oignons, haricots verts, melons, dattes, etc.
Aujourd’hui ¼ des recettes en hydrocarbures provenant d’un Sahara qui lui appartient depuis les accords d’Évian sert à importer des produits alimentaires.
Le seul côté positif de la décolonisation !! En ce qui concerne exclusivement l’Algérie : aujourd’hui elle exporte des dizaines de milliers de chômeurs, d’assistés, de délinquants, etc.. Avant 1962 elle n’en exportait pas. Et comme la double peine n’existe pas dans les faits elle n’en importe aucun !!