De Yasser Arafat à Dominique Strauss Kahn :
l'étrange famille Banon
Neuf ans après les faits, il nous a semblé nécessaire de tirer un petit portrait de la victime présumée pour tenter de comprendre son passé, son présent et son futur. Soit disant une terrible enfance, étrangement ferma son clapet lors de la présumée tentative de viol. Une vie professionnelle ratée et une formidable occasion de s'offrir une notoriété par une publicité tournant autour de deux livres passés inaperçus. Enfin un père Banon plutôt encombrant. Et pourtant...
Gabriel Banon, est un juif du Maroc. Conseiller spécial de Georges Pompidou, puis conseiller de Yasser Arafat. Les deux hommes deviendront d'excellents amis. A la muqqata, Gabriel Banon est notamment chargé de demander à Israël le versement des fonds de pensions. Il reçoit (étrangement) une concession personnelle pour pouvoir lancer un nouveau service de téléphonie mobile à Gaza et dans les Territoires disputés. Encore que, connaissant le niveau de corruption sous Arafat, cette affaire semble ridicule.
Entre temps, au lendemain du meurtre d'Yitzhak Rabbin le 4 novembre 1995, Gabriel Banon crée la Lettre Economique Palestinienne.
De longues négociations avaient eu lieu depuis septembre 1995 entre l'un des principaux hebdomadaires de la communauté juive de France, Tribune Juive, et le conseiller de Yasser Arafat, Gabriel Banon, pour étudier la possibilité de réaliser et de publier la première interview du leader de l'OLP dans ce magazine, alors détenu par l'ancien dirigeant d'Europe I, Jacques Abergel.
Néanmoins, plusieurs facteurs ont fait achopper ce projet à plusieurs reprises. Tout d'abord, la vive rivalité existante entre le conseiller Gabriel Banon et la Déléguée Générale de Palestine à Paris, Leila Chahid, pour s'arroger le droit de parole au nom de l'Autorité Palestinienne. Par ailleurs, le fait qu'à cette époque et en dépit des déclarations très claires de Yasser Arafat parlant des articles de la charte nationale palestinienne appelant à la destruction d'Israël, en les déclarant comme « caducs » lors d'une conférence de presse donnée à Paris le 2 mai 1989, cette charte était toujours en vigueur six ans plus tard. Exprimant sa volonté de s'adresser directement aux communautés juives européennes afin de les inviter à s'engager dans la consolidation du Processus de paix, Yasser Arafat reporte plusieurs fois cet entretien, estimant que celui-ci devrait avoir lieu après son élection comme Président de l'Autorité Nationale Palestinienne. Néanmoins, le choix de Tribune Juive - qui publie en septembre 1995 un portrait de couverture du conseiller Banon, était justifié par la ligne éditoriale audacieuse de l'hebdomadaire.
Il faut noter également que le fils du conseiller d'Arafat, Patrick, œuvrait épisodiquement comme pigiste à Tribune Juive, et que Pierre Lellouche, avocat né à Tunis, professeur de géopolitique et conseiller diplomatique de Jacques Chirac, élu député RPR en 1993 dans le Val d'Oise, avait épousé la fille du conseiller, la sculptrice Annie-Laure Banon.
Enfin, Gabriel Banon était alors proche d'Ibrahim Souss et de Souha Arafat, l'épouse du leader palestinien, et associé à l'un des proches de cette dernière, Pierre Rizk, l'ancien Chef du renseignement des Phalanges libanaises, (« « Akram » de son nom de guerre, décédé dans des conditions mystérieuses à Paris en 2010), qui avait été l'un des acteurs des massacres de Sabra et Chatila en septembre 1982, pour la mise en place du réseau de télécommunications dans les Territoires palestiniens Wall Street Journal.
Cependant, les tensions entre Gabriel Banon et Leila Chahid, loin de s'apaiser, suscite plusieurs polémiques autour de Yasser Arafat dans ce qui ressemble à une guerre de représentation. De plus, un désaccord survient entre Gabriel Banon et Pierre Rizk. Ce dernier, en charge des intérêts de Suha Arafat et de l'enfant qu'elle vient d'avoir avec le « Rais », éloigne la femme du Président de l'Autorité Nationale Palestinienne de Gabriel Banon, et interfère dans la méthode de règlement du dossier délicat des Fonds de pension palestiniens par ce dernier. Parvenus au point de rupture, les deux hommes s'affrontent et en janvier 1997, le Président de l'Autorité Nationale Palestinienne limoge son conseiller économique, accusé par Pierre Rizk de vouloir détourner une partie des Fonds de pension.
Poursuivi devant les tribunaux par les deux journalistes, Gabriel Banon et la société Pax Economica sont condamnés en 1998. Mais depuis, l'homme d'affaires a fermé les bureaux de ses sociétés à Paris et invoque son immunité au titre de résident américain. Proche de l'ex-conseiller du Roi du Maroc André Azoulay, il vit depuis principalement à Casablanca d'où il dirige sa multinationale Strategic Partners group basée à Gibraltar, et où il signe régulièrement des chroniques dans Maroc Hebdo International.
Après avoir apprit une grande partie du Coran par cœur dans les écoles coranique marocaines, Gabriel Banon écrit un livre mémoire dans lequel il raconte sa vie d'amitié avec Yasser Arafat. Il y parle des relations du chef de l'OLP avec l'argent, la riche diaspora palestinienne et le monde arabe. On y lit aussi bien les dessous des négociations de Camp David ou de Taba que des commentaires d'Arafat sur le terrorisme, la corruption ou encore les Juifs.
En résumé, c'est l'histoire d'un juif qui apprend le Coran, qui travaille pour Pompidou et fait un enfant qu'il ne reconnaitra que pour verser une pension alimentaire à la mère socialiste. Puis il devient conseiller financier de Yasser Arafat, reçoit des marchés obscurs dans le domaine des télécommunications. Son associé, dès cette époque, est alors un homme connu pour son rôle considérable dans les massacres de palestiniens dans les camps de Sabra et Chatila. Mais cela ne gênera sa carrière en rien, ni ses amitiés avec Souha Arafat, la femme de Raïs qui aujourd'hui encore est soupçonnée de vivre avec les 800 millions de dollars qui ont disparu des caisses palestiniennes à la mort du chef terroriste. Et le fait que Gabriel Banon ait détourné de l'argent des fonds de pension palestiniens (raison pour laquelle il a été viré par Arafat) n'aura jamais fait de lui un prévenu devant la justice de Ramallah.
Mais cela ne s'arrête pas là puisqu'en 2005, à la demande d'un autre grand démocrate, il devient conseiller en sécurité économique auprès de Vladimir Poutine.
En plus de son nom tristounet, d'une mère carriériste et d'un père au service du blanchiment d'argent pour une organisation terroriste (OLP), Tristane ne verra jamais son père qui préfère verser à sa mère une pension alimentaire (venant de l'argent donné par les européens aux palestiniens) que de l'amour nécessaire à la bonne éducation d'une fille aujourd'hui perdue pour la société.
Sources: JSSNews