Avant de blanchir Strauss Kahn et de noircir la femme de chambre,
je souhaite présenter ici et publiquement mes remerciements profonds à Dominique Strauss Kahn pour avoir si bien réussi son suicide politique, ce qui a évité à la France l'humiliation d'un Président dérangé sexuel.
Je ne suis pas étonné que la gauche ne l'ait pas compris, car l'habitude de réfléchir s'est perdue, à gauche, à force de se crisper sur des réflexes du passé.
Suicide politique :
En l'espace de dix jours, rappelons-nous que DSK avait réussi à se faire prendre en photo dans une Porsche Panamera à 171.000 euros options comprises, que d'habitude les bobos ne montrent pas (les parents de Laurent Fabius laissaient leur Rolls à la campagne, eux), puis, quand il a vu que le résultat était mitigé, il nous a sorti le coup du Sofitel. Chapeau DSK !
Dérangé sexuel :
le 9 juillet 2007, Jean Quatremer, un de ses collaborateurs, écrivait sur son blog (1) : « Le seul vrai problème de Strauss-Kahn est son rapport aux femmes.
Trop pressant, il frôle souvent le harcèlement (...)
Or le FMI est une institution internationale où les mœurs sont anglo-saxonnes.
Un geste déplacé, une allusion trop précise, et c'est la curée médiatique ». Ces propos sont connus, mais ils ont été analysés à l'envers.
Jean Quatremer n'est pas un devin, et son blog de 2007 ne doit surtout pas servir à expliquer le scandale de New York.
Il doit, au contraire, aider à voir plus loin, et à se projeter le film de la France présidée par un oiseau pareil : on est loin de Mitterrand et sa double vie, ou de Giscard et Chirac qui font le paon.
Un autre proche exprimait, trois mois avant "l'affaire", ses craintes, publiées par France Soir (2) :
« Depuis plusieurs mois, j'ai demandé que Dominique ne se déplace plus sans être accompagné par deux ou trois gardes du corps.
Il ne faut jamais le laisser seul.
Non pas pour le défendre contre une quelconque agression, mais je choisis les mots justes, non diffamatoires, pour empêcher mon ami disons... de céder à la complexité de sa vie sexuelle. Cela, bien sûr, dans l'éventualité de sa candidature
à l'élection présidentielle de 2012. »
Je lit ça, et je me dit :
"ouf, on l'a échappé belle, merci Mr Strauss Kahn !".
Intérêt supérieur de la France :
dans la lettre que Piroska M. Nagy, l'employée du FMI victime du harcèlement sexuel de DSK (3), envoya au conseil d'administration du FMI en 2008, elle disait :
" DSK est un charmeur qui peut devenir agressif (...) et je pense que cet homme a un problème qui peut le rendre incapable de diriger une organisation ou des femmes travaillent à son service".
Lorsqu'un homme est à ce point dominé par sa quéquette, qu'une simple femme de ménage, guinéenne et sans éducation, peut briser un homme d'expérience, possédant intelligence, pouvoir, richesse et influence, il est une proie trop facile pour les belles espionnes au service des puissances étrangères.
Il est le maillon faible pour tirer de la France ce que d'autres convoitent.
Plus on lui confie du pouvoir, plus il devient une cible, et plus il y a danger.
Puisque le procès DSK ne présente plus, au regard des intérêts supérieurs de la France,
la moindre importance, car il nous a copieusement humilié et pour longtemps,
et puisque telle a été décrite la femme de ménage, prenons un peu de hauteur
et posons-nous la question : est-ce qu'une prostituée peut être violée ?
Jean-Patrick Grumberg
PS : Les journalistes de la grande presse ont abandonné depuis longtemps les faits au profit de leur opinion propre, habilement glissée dans leurs reportages. Les lecteurs de Drzz le savent, mais certains se laissent prendre au piège. Lorsque j'ai publié les aspects factuels de l'affaire tels qu'ils étaient dévoilés par les médias américains - et censurés en France, ces mêmes lecteurs ont pensé que j'exprimais là mon opinion personnelle. Ils sont tout excusable, car il n'est pas facile d'échapper en permanence à la pression de la pensée unique.
Grumberg pour Drzz.fr