Je suppose que tout ceci n'a rien à voir avec la pré-campagne présidentielle.
Le fait est que le vilain petit canaillou Bernard Scemama, haut fonctionnaire intervenu en 2007 dans l'arbitrage en faveur de Bernard Tapie dit avoir agi sur les ordres impératifs du cabinet de Christine Lagarde, alors ministre de l'Économie.
Cette déclaration de Bernard Scemama, publiée aujourd'hui vendredi dans un quotidien, intervient au lendemain de l'ouverture, hier jeudi, d'une enquête pénale de la Cour de justice de la République, enquête sur Christine Lagarde, aujourd'hui patronne du FMI.
Bernard Scemama déclare :
« J'ai été reçu dès ma nomination par Stéphane Richard, le directeur du cabinet de la ministre des Finances, Christine Lagarde.
Il m'a tout de suite parlé du dossier Tapie et m'a donné une consigne claire : il fallait aller à l'arbitrage.
C'est la décision du gouvernement, m'a-t-il dit ».
La ministre Lagarde ne lui a pas parlé directement, mais lui a envoyé des courriers sur le sujet. Bernard Scemama traitait avec son directeur de cabinet, Stéphane Richard. Bernard Scemama précise :
« Quand le directeur de cabinet parle, c'est la ministre qui parle ». Bernard Scemama a été surpris que 45 millions d'euros sur les 400 millions d'euros accordés à Bernard Tapie l'aient été au titre de « préjudice moral ».
Bernard Scemama explique :
« Ma réaction immédiate avait été très négative. J'avais trouvé l'octroi de cette somme supplémentaire complètement disproportionné, et je l'avais dit en réunion de conseil. C'était choquant ».
Bernard Scemama ignorait qu'un des trois arbitres choisis, le magistrat Pierre Estoup, avait des liens avec Bernard Tapie.
Bernard Scemama dit encore :
« Tous les actes aujourd'hui contestés ont été pris avec l'approbation ou à la demande de la ministre ».
Certains voient, dans l'arbitrage, une faveur accordée par Sarkozy, faveur liée au soutien reçu par Sarkozy de la part de l'ex-escroc et ex-détenu Bernard Tapie (aujourd'hui artiste intérimaire millionnaire) à la présidentielle de 2007.
Le parquet général de la Cour de cassation estime que le dossier n'est pas soldé et que la question de la légalité de l'arbitrage n'est pas tranchée sur le fond.
Si les instructions établissaient qu'il s'agissait d'une fraude, la question
pourrait être rouverte.
Quoi qu'il en soit, le fait est qu'hier une enquête pénale de la Cour de justice de la République, enquête sur Christine Lagarde, a été ouverte.
Encore une affaire à suivre.
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Michel Garroté
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