Une réunion secrète sur le thème des harkis s'est tenue le 2 août dernier
sous la houllette de Christian FREMONT, directeur de cabinet de Nicolas SARKOZY,
dans un bâtiment annexe de l'Elysée.
Seuls quelques membres de la communauté harkie très proches de l'UMP ont été conviés à cette réunion pour débattre d'une charte résumant les attentes de la communauté harkie.
Il ressort du compte rendu de cette réunion qu'aucune des attentes de la communauté harkie ne sera satisfaite par le candidat Sarkozy devenu Président de la République.
En ce qui concerne la question de la reconnaissance de la responsabilité des gouvernants de 1962 dans l'abandon, les massacres de harkis et les conditions d'accueil des familles de harkis en France, l'Elysée répond qu'il y a trop obstacles pour que Nicolas SARKOZY reconnaisse cette responsabilité.
Ensuite, plus consternant encore,
Christian FREMONT a fini par lâché que Nicolas SARKOZY exclut toute indemnisation des familles dans un proche avenir :
« L'état actuel des finances publiques françaises accentué par la conjoncture économique et financière internationale interdit aujourd'hui de mettre
cette question à l'ordre du jour ».
Ces prises de positions gouvernementales ont rapidment suscité la colère des principaux acteurs de la communauté harkis.
Pour Fatima BESNACI-LANCOU de l'association Harkis et Droit de l'Homme,
« La montagne a accouché d'une souris. Ainsi, rien de nouveau sous le soleil.
Comment croire une deuxième fois ce qui a déjà été promis une première fois ?
C'est Nadia El Okki, fille d'ancien harki, militante et élue UMP, qui est à l'origine de la dernière rédaction d'une charte prétendant reprendre les revendications des anciens harkis et de leurs familles.
Mais cette charte a le gout amer de la manipulation ».
Contacté par l'ACH-IDF, le président du Comité « Harkis et Vérité »
Charles TAMAZOUNT nous a déclaré :
« Nicolas SARKOZY dévoile enfin son vrai visage.
Il ne veut pas reconnaître la responsabilité de la France dans le drame de harkis parce qu'après cette reconnaissance, l'Etat serait contraint d'indemniser.
Et cela, Nicolas SARKOZY ne veut pas en entendre parler.
La prise de position de Christian Frémont est claire sur ce point.
Toutefois, lorsque ce dernier dit que la question de l'indemnisation des familles de harkis est interdit aujourd'hui, je suis choqué et blessé.
Pourquoi ? Parce que lorqu'il s'est agi d'indemniser les victimes du médiator, le gouvernement ne s'est pas posé de question pour créer un fonds d'indemnisation et trouver les milliards d'euros nécessaires.
Par contre, quand il s'agit de traiter enfin la question de la réparation des préjudices endurés par les familles de harkis, le Gouvernement oppose à ceux qui se présentent comme nos représentants l'état des finances publiques.
Tout cela n'est pas sérieux.
Dans l'immédiat, la seule chose que je constate, c'est qu'en dehors de avancées obtenues par le Comité « Harkis et Vérité » ces dernières années auprès des juges, la résolution du drame de nos parents n'a guère progressé sous le quinquennat de Nicolas SARKOZY.
Pour finir, je voudrai à dire aux harkis et à leurs enfants :
Ne soyez pas désespérés, on y arrivera même sans Sarkozy ».
Il ressort des différentes réactions du tissu associatif de la communauté que suite à cette réunion du 2 août dernier, il est impératif que toutes celles et tous ceux qui souhaitent faire avancer notre cause dialoguent, échangent, débattent et prennent des initiatives dans le bon sens.
C'est pourquoi les harkis d'Ile-de-France appelle tous les acteurs de la communauteé harkie à se mobiliser autour de la Grande table ronde qui est convoquée le 10 septembre prochain à Paris.
Par ACH-Ile de France