Organisée par la Mairie de Paris le 24 août, la "soirée du ramadan" aura coûté la bagatelle de 99000 euros:
29000 pour le repas de rupture de jeûne (iftar)
et près de 70000 pour les concerts qui ont vu défiler chanteurs et musiciens tunisiens dans les salons de l'Hôtel de Ville.
Les jours précédents, plusieurs associations et parlementaires de la majorité s'étaient opposés à l'organisation de cette manifestation à caractère religieux, au nom du principe de laïcité.
« Ce précédent est grave et symbolique d'une dérive déjà observée dans d'autres grandes villes, notamment à Lille, dirigée par Martine Aubry »,
a ainsi protesté Jérôme Dubus, conseiller Nouveau Centre de Paris,
affirmant qu'« aucune autre fête religieuse, ni chrétienne, ni juive, ni de toute autre confession n'avait connu ce privilège ».
Le député UMP Jacques Myard a renchéri, dénonçant le « communautarisme électoral » de cette «initiative particulièrement choquante »
du maire de Paris, Bertrand Delanoë.
« Cette gigantesque promotion est non seulement un soutien clair et délibéré à une religion particulière, mais elle a même tous les aspects du prosélytisme », a-t-il ajouté.
Fait exceptionnel : le préfet de police de Paris a jugé, dans un courrier adressé le 19 août à la Mairie, qu'« une telle soirée à caractère cultuel semble contraire au principe de neutralité des services publics ».
Pour sa défense, la municipalité n'a pas craint de répondre que cette soirée, « organisée traditionnellement par la Ville tous les ans depuis 2001 »,
constituait un événement « culturel », ne correspondant « à aucune fête musulmane ».
Avec le Parti de gauche, les écologistes ont apporté leur soutien à cette « initiative pacifique et solidaire ».
Amaury Brelet