VEF Blog

Titre du blog : Le blog d'un français non pratiquant
Auteur : abstentiovotepiednoir
Date de création : 21-03-2011
 
posté le 01-11-2011 à 05:00:21

La grande trahison des juifs de France

INTERNATIONAL - DIPLOMATIE

Avec  des retombées sur la campagne électorale.

Sarkozy  n'aura pas les voix des harkis, des pieds noirs  et  maintenant 

des juifs de France.

 

 

Sarkozy et Israël : la grande trahison des Juifs de France
 


 

Les Etats-Unis jugent l'adhésion des Palestiniens à l'Unesco « prématurée » et « contre-productive », a déclaré lundi l'ambassadeur américain auprès de l'agence onusienne, David Killion. Les Etats-Unis ont déjà indiqué qu'en cas de vote positif, ils suspendraient leur financement aux activités de l'Unesco.

 

La France a finalement décidé de voter en faveur de l'adhésion des Palestiniens à l'UNESCO. Cette décision surprise illustre un changement profond dans l'attitude de Nicolas Sarkozy envers Israël. Celui qui se targuait d'être un ami d'Israël a, au fil des années, revu son discours pour adopter une posture bien plus critique de l'Etat juif. Retour sur ces années vécues comme une véritable trahison par les Juifs de France.


En 2000,lorsque les Palestiniens déclenchent la seconde intifada, commence une page sombre de l'histoire.

En France, le démon antisémite se réveille avec un nouveau visage : celui de l'antisionisme, de la haine d'Israël.

En quelques mois, le nombre d'agressions antisémites, d'incendies de synagogues et de manifestations anti-israéliennes explose.

Les Juifs de France auront à subir deux ans de silence quasi-total de la part des médias, deux ans d'ignorance de la part des professeurs et directeurs des établissements scolaires.

Deux ans avant d'être écoutés, avant d'être pris au sérieux.

Deux ans durant lesquels seule la voix en colère du président du CRIF Roger Cukierman tentera de se faire entendre

Deux ans : c'est également le temps qu'il aura fallu pour que Nicolas Sarkozy accède au poste de ministre de l'Intérieur.

Le printemps 2002 marque en effet un changement de taille dans la conscience collective juive française.

 

Enfin quelqu'un semble vouloir lutter avec fermeté contre l'antisémitisme.

 

Nicolas Sarkozy n'hésite pas à se déplacer presque systématiquement lorsqu'un qu'un rabbin est agressé ou qu'une attaque est commise. La sur-médiatisation dont il fait l'objet grâce à ses ambitions présidentielles affichées permet de donner à ses visites une autre dimension. Du jour au lendemain et au rythme de ses déclarations, la question de l'antisémitisme fait enfin la Une des journaux et l'ouverture des JT.

Sarkozy le super-ministre à la rescousse des Juifs oubliés du débat politique.

 

 L'alliance fusionnelle entre la communauté juive et le futur président est officialisée le dimanche 22 juin 2003 à Paris. 50.000 personnes sont réunies à la porte de Versailles pour les « 12 heures pour Israël ». L'assemblée hue copieusement François Hollande, alors Secrétaire générale du parti socialiste, pour avoir tardé à réagir contre l'antisémitisme, et acclame Nicolas Sarkozy en « criant Sarko président », allant jusqu'à hurler à l'hystérie lorsque celui-ci se jette dans les bras de son ami Benyamin Netanyahou qui le qualifie de « véritable ami d'Israël ».

  

« Nul n'a le droit de vous  reprocher votre attachement à Israël, racine et espérance pour tous les Juifs, qu'il soit un lieu de paix. La France n'est pas antisémite, mais l'antisémitisme y existe, malheureusement. Minimiser cette sinistre réalité, c'est refuser de se donner les moyens de la combattre. Toute attaque contre un Juif français est une tache sur le drapeau français. L'antisémitisme est l'affaire de la République. Je connais mes responsabilités et les assume à vos côtés pour que les Juifs aient droit à la sécurité dans ce pays qui est le leur ». 

 

De là la communauté juive lui est presque totalement acquise.

 

 En mai 2007, il est élu par les Français vivant en Israël avec plus de 80% des suffrages exprimés qui se souviennent avec émotion de sa visite à Jérusalem, à peine élu à la tête de l'UMP, et de sa rencontre avec Ariel Sharon alors que celui-ci est condamné par toute la classe politique française. L'année suivante, Nicolas Sarkozy fait couvrir les Champs-Elysées de drapeaux israéliens pour célébrer la venue du président Shimon Pérès et se rend à la Knesset en juin 2008 où il déclare : « celui qui appelle à la destruction d'Israël trouvera toujours la France pour lui barrer le chemin ».

 

Le même jour, le journal Libération fait sa Une avec une photo de Nicolas Sarkozy à l'aéroport de Tel Aviv accompagnée du titre : « Sarkozy, nouveau meilleur ami d'Israël ». Nul ne s'imagine alors que cette lune de miel va s'arrêter peu de temps après.

 

Celui qui déclarait à l'été 2006, en pleine guerre du Liban, « je ne connais qu'un seul responsable de la situation, c'est le Hezbollah », fera en janvier 2009 pression sur Israël (allant jusqu'à se rendre à Jérusalem en deux reprises en trois semaines) pour qu'il cesse son opération anti-terroriste Plomb durci lancée dans le but de mettre fin aux tirs de roquettes du Hamas.

 Pendant ce temps, à Berlin, Angela Merkel se montrait bien plus claire : « la responsabilité de l'évolution de la situation dans la région incombe clairement et exclusivement au Hamas », déclarait alors le porte-parole de son gouvernement.

 

Dès lors, un tournant est amorcé. Nicolas Sarkozy n'est plus le grand ami d'Israël qu'il affirmait être. Le ton de ses discours devient bien plus critique et moralisateur.

Le changement s'illustre une nouvelle fois lors de l'épisode de la flottille organisée par les islamistes de l'IHH turc en mai 2010. Au lendemain de l'opération israélienne, le président français déclare : « La communauté internationale s'est exprimée très clairement sur l'opération israélienne de la nuit passée. Tout le monde a été choqué par le nombre de morts, et par la violence des évènements ».

« À titre personnel (...) j'ai condamné l'usage disproportionné de la force par les Israéliens », ajoutait-il encore avant de se lancer dans un pamphlet contre le blocus maritime imposé à la bande de Gaza pour y éviter l'introduction d'armes à destination du Hamas. Mouvement censé d'ailleurs être considéré comme terroriste par la France, donc mis en quarantaine par Paris. Or, à plusieurs reprises, le ministre des Affaires étrangères français de l'époque, Bernard Kouchner, a ouvertement confié des journalistes (dont ceux de Guysen) que si « officiellement la France n'a pas de contact avec le Hamas, officieusement, c'est une autre histoire ».

 

La liste des exemples attestant du changement d'attitude de Nicolas Sarkozy envers Israël est encore longue.

Après les révélations du Canard Enchainé du 6 octobre dernier selon lesquelles le président Sarkozy estime que parler d'Etat juif pour désigner Israël est « stupide », sa décision de voter en faveur de l'adhésion des Palestiniens à l'UNESCO ce 31 octobre est probablement le plus choquant pour la communauté juive car le plus symbolique.

 

Alors que Paris restait jusqu'à présent muette sur la question de la reconnaissance de l'Etat palestinien par l'ONU en affirmant vouloir favoriser les négociations de paix israélo-palestiniennes, ce brutal revirement de situation envoie un message fort : la France prend ouvertement partie pour les Palestiniens dans le conflit qui les oppose à Israël.

Les Juifs de France se sentent aujourd'hui trompés et humiliés par Sarkozy.

Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères français a déclaré au sujet du vote de l'UNESCO : « La France prend ses responsabilités ».

 

Dans 172 jours aura lieu le premier tour de l'élection présidentielle.

Nul doute que les Juifs de France prendront eux aussi leurs responsabilités.  

Photo : visite de Nicolas Sarkozy à Ariel Sharon, Jérusalem, 2004.