"En ces temps difficiles où un deuxième plan de rigueur va demander des efforts
- et rien ne nous permet d'être assurés qu'il n'y en aura peut-être pas un troisième d'ici la fin de la législature -
il serait invraisemblable que nous nous exonérions d'un effort relatif", a défendu M. Luca.
Parmi les signataires de cet amendement, figurent des députés UMP membres du collectif Droite Populaire mais aussi du Nouveau Centre comme Philippe Vigier, le non inscrit Nicolas Dupont-Aignan, le villepiniste Jean-Pierre Grand ou encore le député EELV François de Rugy.
Faisant valoir que les députés "font partie de ceux qui sont les moins malheureux dans ce pays", la députée UMP Chantal Brunel a jugé qu'"on doit apporter notre petite pierre à la crise" par souci d'"exemplarité".
Elle s'est dite surprise par "le double langage du PS" sur le sujet, soulignant qu'aucun député PS n'avait signé l'amendement.
La diminution de 10% des indemnités, actuellement de 5.200 euros net par mois, représenterait sur un an une économie de cinq millions d'euros.
Le président de l'Assemblée, Bernard Accoyer (UMP), y était opposé, comme le groupe des députés UMP
novembre 17th, 2011
Jean-Patrick Grumberg Dans un article publié début octobre (1), je posais la question suivante, au sujet de certains aspects du fonctionnement de l'Assemblée Nationale : « sommes-nous encore dans un Etat de droit, ou dans une République bananière, où le respect des valeurs fondamentales, par ceux qui sont supposés en être les garants, est devenu une vaste pantalonnade ? » Cette question m'avait valu les gros yeux
Bernard Acoyer (2), Président de l'Assemblée Nationale. Hier, je mentionnais, dans un autre article (3), le refus catégorique de ces mêmes députés, à qui l'on proposait de montrer leur solidarité vis à vis des français, en réduisant de 10% le montant de leurs indemnités.
C'est, en réalité, le principe même des indemnités de remboursement de leurs frais, totalement opaque, qui demanderait à être remis en cause. Que les députés et sénateurs soient indemnisés de leurs dépenses est dans l'ordre normal des choses. Mais que cela se fasse sans le moindre justificatif ni contrôle, comme dans toute entreprise, est proprement scandaleux.
En temps de crise, c'est plus qu'un scandale.
Ainsi ces messieurs peuvent utiliser une partie de l'argent des contribuables pour leurs besoins propres en toute légalité. Cela ne les encourage pas à faire des économies, et témoigne d'un manque de transparence inacceptable dans un Etat démocratique.
Nous sommes loin de ça puisqu'ils ont tous - sauf deux - refusé de réduire leurs frais de 10%, ou à tout le moins de réduire leur remboursement de 10%. Tous sauf deux : le premier est Lionnel Lucas, qui est à l'origine de la proposition, et qui, face au refus de ses collègues, a décidé de se l'appliquer à lui-même. Le second est Chantal Brunel.
L'UMP a voté contre cette réduction, contre ce geste symbolique, ce qui, d'un point de vue moral, est indéfendable.
Le PS a fait pire encore : il s'est abstenu, signifiant à la fois sa totale indifférence aux gros efforts demandés aux français, et son mépris des valeurs humanistes qu'il prétend être l'incarnation.
Je n'oublierais pas, aux prochaines législatives, de rappeler aux français ce refus : le buzz, sur internet, fonctionne si bien. Reproduction autorisée, et même vivement encouragée, avec la mention suivante et le lien ci dessous :
© Jean-Patrick Grumberg pour