Crise des finances publiques, dérives bancaires.
L’écrivain François de Closets livre son analyse. Alarmiste.
Un cri d’alarme. Et de colère.
Dans son dernier livre” L’Échéance”, coécrit avec la journaliste Irène Inchauspé, François de Closets évoque la crise financière.
Et prévient.
Entretien.
Cela fait trente ans que je dis que le déficit est très dangereux, et qu’il nous conduira au surendettement.
Tout le monde disait que j’étais trop pessimiste. Aujourd’hui, nous y sommes. Maintenant, les Français savent que ce qui arrive à d’autres peuples nous arrivera aussi.
- Nous vivons une double crise : une crise des finances publiques et une crise de l’économie. Notre déficit commercial sanctionne le déclin de notre compétitivité.
Notre situation n’est pas celle de la Grèce car nous avons d’autres atouts.
Mais la France est un des rares pays dont les finances sont tellement dégradées que si demain, par miracle, la dette était effacée, le budget serait encore en déficit.
Le déficit est une drogue en France. La cure de désintoxication est difficile.
C’est le rapport Pébereau de 2005 qui l’a dit.
Ce chiffre a été repris ensuite par Philippe Séguin, mais tout le monde l’a ignoré. Mais attention, ça veut dire que la France va devoir baisser son niveau de vie de 70 milliards d’euros. Il faut jouer sur les dépenses et les recettes.
Comment et pourquoi en est-on arrivé là ?
À cause du manque de courage des politiques depuis 1975.
On n’ose pas demander aux Français de faire les efforts nécessaires. Le plan de rigueur débattu actuellement est fait à la va-vite.
Le gouvernement se contente de réagir sous la pression. Ce n’est pas comme ça que l’on fera face.
Il faut changer la façon de faire de la politique.
Il faut mener une politique de guerre, qui oublie les clivages, qui soit de gauche comme de droite.
Si vous prenez le système bancaire, il faut séparer les banques de dépôt des banques de marché.
Il faut empêcher les dérives syndicales, qui font qu’aujourd’hui, les ports français sont bloqués. Il faut renforcer les contrôles sociaux, pour que les efforts soient uniquement destinés à ceux qui en ont besoin.
Vous voyez, ce sont des mesures qui peuvent être gauchistes comme réactionnaires.
-Lorsque nous avons écrit notre livre, la crise de l’été n’était pas encore arrivée.
Les candidats refusaient de parler de rigueur ou d’austérité. Leur programme était mensonger et scandaleux.
Aujourd’hui, les Français ont peur. Plus de la moitié d’entre eux craignent que la France fasse faillite. Et ils auraient moins peur si on leur disait la vérité. Électoralement, le courage sera payant.